L’agence de notation financière Weiss Ratings a publié son premier classement qualitatif des cryptomonnaies, de quoi permettre aux investisseurs de repérer les meilleures et d’oublier les autres, notamment les plus surcotées.
Comment Weiss Ratings a mis au point son classement
Agence de notation américaine indépendante, Weiss Ratings est l’une des seules sur son territoire a refusé toute compensation en échange de notes. Traditionnellement, des agences comme Standards & Poor’s, Fitch Ratings ou Moody’s travaillent contre rémunération, à la demande des entreprises qui souhaitent être notées.
Pour ce classement, Weiss a choisi de baser ses notes sur diverses données, parmi lesquelles le risque lié au prix, la plus-value potentielle, le niveau d’adoption, le type de technologie blockchain ou encore la sécurité. Afin de se protéger des réactions que pourrait entrainer ce top, l’agence a déclaré que « les actualisations de ce classement seront plus fréquentes que dans les autres secteurs », les changements de données étant très rapides dans ce domaine.
L’objectif de Weiss est « d’aider les investisseurs à faire le tri entre les cryptomonnaies au-delà du battage médiatique. Nous identifions celles qui ont des fondamentaux vraiment solides ». Les fonds d’investissement sont directement concernés.
Le bitcoin mauvais élève
Comme pour les classements habituels, les notes sont données en lettres. Parmi les centaines de monnaies virtuelles qui existent, 74 figurent dans ce top, appartenant à diverses blockchains. Certains seront peut-être étonnés, mais le bitcoin n’est pas celle qui reçoit la meilleure note. D’après Weiss Ratings, EOS et Ethereum, deux actifs qui permettent de lancer des ICO et de concevoir des applications décentralisées, arrivent en tête.
Au sujet d’Ethereum, qui obtient un B-, l’entreprise déclare : « La deuxième cryptomonnaie la plus largement adoptée bénéficie d’une technologie plus facilement évolutive et d’une plus grande rapidité, malgré quelques goulots d’étranglement. ». Si aucune monnaie n’obtient la note A, le bitcoin repart avec un C+, que la société justifie ainsi : « Bitcoin obtient d’excellents scores en sécurité et pour son adoption généralisée. En revanche, il rencontre d’importants goulots d’étranglement sur son réseau, ce qui entraîne des ralentissements et des frais de transaction élevés. En dépit d’efforts intenses qui l’ont initialement mené à un certain succès, Bitcoin n’est pas en mesure d’améliorer son logiciel. »
Si le sérieux de ce classement est reconnu, certains s’étonnent toutefois de la place occupée par le bitcoin. En effet, il s’agit de l’un des actifs les plus solides et les autres dépendent grandement de sa forme. Suite à la publication de ces notes, Charles Hoskins, l’un des créateurs d’Ethereum, n’a pas hésité à donner son avis sur Twitter : « Tout classement qui ne donne pas un A au Bitcoin n’a pas réussi son job. Presque 10 ans de création de richesse, d’innovation, de croissance massive, de résistance prouvée contre les krachs et des milliards dépensés dans l’infrastructure. Et tout ça sans un leader. Bitcoin est le standard. »
Manque également certaines crytpomonnaies importantes, comme TRON ou IOTA. Si ce classement permet de se faire une idée, il n’est pas encore assez solide pour que les investisseurs s’y fient pleinement.